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18/09/2025 (Modifié le 19 sept. 2025 à 15:51:40)

Travaux sans autorisation : ce que vous risquez en cas de travaux non déclarés

Vous envisagez d’agrandir votre maison, de construire un abri de jardin ou de modifier votre façade ? Une extension sans déclaration préalable, une terrasse édifiée sans permis, ou des travaux réalisés malgré un refus d’autorisation peuvent vous exposer à de lourdes conséquences. Longtemps minimisées, ces infractions sont désormais sévèrement sanctionnées, allant jusqu’à la démolition des constructions illégales. Depuis le renforcement des contrôles en 2022, il est désormais essentiel de bien connaître vos obligations pour éviter les mauvaises surprises.

 

Deux types d’infractions à éviter

Le droit de l’urbanisme distingue deux catégories d’infractions :

  • Les infractions de procédure : travaux sans permis obligatoire, construction malgré un permis annulé ou périmé, non-respect des prescriptions, ou travaux réalisés malgré un refus.
  • Les infractions de fond : construction sur terrain inconstructible, non-respect des règles d’implantation, de hauteur, du plan local d’urbanisme ou des règles d’aspect extérieur.

Qui contrôle et comment ?

Les contrôles sont effectués par la police judiciaire, les agents de l’État, les collectivités locales et les directions départementales des territoires. Ils peuvent constater les infractions depuis la voie publique, accéder aux propriétés avec accord et dresser immédiatement des procès-verbaux. Depuis une ordonnance de 2022 visant à renforcer le contrôle des règles de construction, ces derniers sont désormais systématiques.

Quelles sont les sanctions ?

Pour les particuliers, les amendes vont de 1 200 € à 6 000 € par m² construit illégalement, avec un maximum de 300 000 €. En cas de récidive, une peine de 6 mois de prison peut s’ajouter.

Pour les professionnels, les amendes sont multipliées par cinq, avec risque d’interdiction d’exercer, de fermeture d’établissement ou d’exclusion des marchés publics.

Les mesures de restitution incluent la démolition, la remise en état des lieux et des astreintes jusqu’à 500 € par jour de retard.

Et les délais de prescription ?

  • En ce qui concerne la prescription pénale : 6 ans pour les poursuites, à partir de la fin des travaux.
  • Et pour la prescription administrative : 10 ans (ou imprescriptible pour les constructions sans permis).
  • En matière de prescription civile, il existe un délai de 5 ans pour demander réparation d’un préjudice.

Que faire pour être sûr de mener des travaux en toute légalité  ?

Les infractions au Code de l’urbanisme ne sont plus anecdotiques, et même si une régularisation postérieure peut parfois éviter la démolition, elle n’efface pas l’infraction commise. Face à des sanctions pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, la prévention reste votre meilleure protection.

Avant tout travaux, même mineurs, renseignez-vous. Le site officiel service-public.fr permet également de s’informer sur les obligations légales en matière d’urbanisme.

Face à des travaux réalisés sans autorisation, mieux vaut agir rapidement pour limiter les risques. Dans l’immédiat, il est impératif de suspendre les travaux en cours et de prendre contact avec la mairie afin d’évaluer les possibilités de régularisation.

Si la régularisation est envisageable,il s’agit alors de déposer une demande d’autorisation a posteriori, accompagnée d’un dossier complet comprenant plans, photos et justificatifs. L’appui d’un professionnel, architecte ou géomètre, peut s’avérer précieux dans cette démarche.

Si la régularisation est refusée, la situation se complique. Le propriétaire peut être contraint de démolir les éléments non conformes. Dans ce cas, mieux vaut se préparer à une éventuelle procédure judiciaire, avec l’assistance d’un avocat spécialisé. Une négociation amiable avec les services d’urbanisme peut parfois permettre d’éviter un conflit plus lourd de conséquences.

 

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